« Comment ça se fait que tu n’y arrives pas, c’est pas compliqué non !? »
« Tu pourrais faire un effort quand même ! »
Bien qu’étant porteuse de jugements de valeur envers nous, ces phrases parlent en réalité de la personne qui les prononcent. Elles parlent de leurs croyances et de leurs exigences vis à vis d’elles mêmes ou du monde extérieur.
Malheureusement, il arrive que, sur le moment, par manque d’estime de soi, on accepte ces jugements comme vrais. On intègre peu à peu l’idée qu’on en fait pas assez, qu’on est pas assez bien. Que nous sommes fautifs.
Néanmoins, on peut se demander : est-ce vrai que seule notre volonté suffit pour se mettre en mouvement et dépasser ce qui nous empêche d’agir ?
🧠 Notre système nerveux autonome (SNA)
Nous disposons d’un SNA qui a pour fonction principale d’informer le corps des dangers extérieurs pour permettre notre survie. Selon la Théorie Polyvagale, le SNA fonctionne selon trois états principaux : L’État de Sécurité Ventral, L’État de Mobilisation Sympathique et L’État de Désactivation Dorsal.
Ce SNA fonctionne inconsciemment et à notre insu.
En cas de danger, les états Sympathique et Dorsal s’activent. Ils entrainent des modifications du fonctionnement du corps et notamment le fonctionnement du cerveau, au niveau du cortex préfrontal, siège de notre volonté.
Lorsque nous nous sentons en danger, notre volonté est alors « mise en sommeil » temporairement au profit de ce mécanisme de survie.
💡Alors, « quand on veut, on peut » ?
Et bien probablement quand on est en sécurité mais autrement c’est clairement non si cela n’a rien à voir avec notre survie !
Alors, quand vous entendrez à nouveau ces phrases autour de vous ou à l’intérieur de vous, demandez-vous : suis-je suffisamment en sécurité ?
S’il ne vous est pas possible de ressentir joie, curiosité, confiance, ou une forme d’ouverture, c’est que votre corps se sent en danger. Prenez le temps de voir ce dont vous avez besoin pour retrouver la sécurité : bouger, demander quelque chose à quelqu’un, marcher, …
Cela n’a donc rien à voir avec des jugements de valeurs et ne définit pas qui vous êtes. La culpabilité n’est d’aucun secours. 😌
Et si malgré cette prise de conscience, vous constatez que certaines situations de vie vous mettent systématiquement dans un état de mobilisation, pensez à un accompagnement thérapeutique : parfois le passé s’invite dans le présent et cela mérite qu’on y prête attention.
Et pour vous, quelle image de vous-même est associée à cette phrase ?